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II] La personnalité d'un officier
2.1. Les officiers décrits par Louis Barthas
 

Pour Louis Barthas, la plupart des officiers expérimentés ont une étroite et singulière conception de leur rôle de chef qui leur faisait voir dans leurs soldats des êtres inférieurs. En effet, l’Armée a appelé beaucoup de réservistes ayant fait la Guerre de 1870. Ces officiers n’avaient pas évolué et n’étaient donc pas formés aux techniques de guerre qu’imposaient les nouvelles armes et la très bonne organisation de l’armée allemande. Cependant, il affirme que beaucoup de jeunes officiers sont braves, courageux, instruits mais poseur, d’un esprit gamin, gonflés d'orgueil, tutoyant les hommes, s'en amusant parfois et malheureusement, capables de méchanceté dans de mauvais moments d'humeur. Ils sont par ailleurs susceptibles d'accomplir un acte d'égoïsme, de lâcheté même ou alors une action héroïque suivant les circonstances, et aussi suivant la dose de gniole (eau-de-vie) absorbée.

Pour cet auteur l’armée est mal commandée pour deux raisons principales : les officiers manquent de l’autorité et du respect nécessaire pour mener à bien des hommes car ils sont soit trop loin de leurs soldats, soit trop proches ; et leur expérience est soit désuète, soit inexistante.

  Officiers à l'observation
 
Officiers à l'observation
 
  Liste des officiers dans le « Charnier de Verdun » de Louis Barthas :Officier aux écoutes dans une galerie
  • Louis Barthas : Ancien caporal sans doute dégradé pour refus d'obéissance.
  • Le capitaine adjudant major Crosmayreville : ledit « Kronprinz », il est en permanence avec Quinze-grammes.
  • Le major : Un médecin de l'Armée.
  • Le commandant "Quinze grammes" : Toujours avec « Kronprinz », il reste dans sa retraite.
  • Le capitaine Hudelle : Il commande la 21ème compagnie.
  • Le sergent Laflorencie : Mortellement blessé lors d'un combat.
  • Les caporaux Peyre et Larche : Tous deux sont tués par un obus lors d'une partie de manille, ce ne sont pas des officiers.
  • Le lieutenant Cordier :  Il commande la 22ème compagnie.
  • Le lieutenant breton:  Il commande une autre compagnie.
  • Le commandant des zouaves et les capitaines de son bataillon : Ils sont mis hors de combat lors de l'attaque de la cote 304.
  • Le capitaine Barbier : Il commande la 23ème compagnie du régiment de Louis Barthas. Bâti comme un Hercule et ancien professeur, il n'est pas aimé de ses hommes qu'il mène rudement. On le surnomme "la Brute".
  • Le capitaine Henri Boreaux : Il est plus tard académicien et écrit "Les derniers jours du Fort de Vaux" où il y a beaucoup de bourrage de crâne.
  • Le sous-lieutenant Roques : Jeune, il appartient à la 23ème compagnie.
  • Le caporal Edouard Durand : appartient à la même compagnie que Barthas.
  • Le général Andrieu : c’est le chef de la division de Louis Barthas.

Le sous-lieutenant Lorius, le sergent Fontès, le colonel Douce, le commandant Leblanc, le caporal Cazelles et l'adjudant de bataillon Calvet n’ont pas été précisément décrits par Louis Barthas dans son récit.

 
   
2.2. L'officier : un être responsable et respecté
 
 

L’officier a pour mission d’être attentif au moral, à la santé et aux préoccupations des soldats. C’est lui qui ordonne à ses hommes de partir à l’assaut de la tranchée ennemie. Les soldats doivent respecter ses ordres ; cependant, dès le 16 avril 1917, voyant leurs camarades se faire envoyer à la mort pour l’hypothétique élévation du grade de leur supérieur, et épuisés de la vie qu’ils mènent sans soutien, ils commencent à se révolter : c’est le début des mutineries touchant tous les fronts. Pétain, appelé le 15 mai pour mettre fin à cette désobéissance, réprime sévèrement les chefs de ces soulèvements, et à la fin juin, les insurrections cessent. Sa clémence ne fait condamner que  50 hommes sur près de 24 000 mutinés.

Désormais, dans les lignes, le tour de permission est affiché, le ravitaillement amélioré, les centres de repos aménagés. On découvre ainsi que le poilu a des droits. Ceux-ci reviennent au respect hiérarchique.

Les officiers avaient cependant des obligations envers leurs supérieurs (voir organigramme), envers leurs soldats, et envers leur patrie. Voici un extrait de décret concernant la désertion.

 
   
2.3. Extrait du décret sur les déserteurs du 12 mai 1792 relatif aux officiers
 
 

Article IX. Les généraux détermineront, suivant les circonstances, les récompenses à accorder à ceux qui ramèneraient les déserteurs échappés à la surveillance des postes avancés.

Article X. Les officiers, de quelque grade qu'ils soient, qui donneront leur démission, ne pourront pas occuper les emplois qu'ils occupent dans l'armée avant que cette démission ait été annoncée à l'ordre du camp, de la garnison ou du quartier, suivant ce qui sera dit ci-après ; ceux qui s'absenteraient avant cette formalité, seront réputés déserteurs et punis comme tels, suivant les cas prévus par les articles précédents.

Article XI. La démission d'un officier, de quelque grade qu'il soit, sera toujours remise au commandant du camp, de la garnison ou du quartier, qui sera tenu de la faire publier à l'ordre du lendemain.

Article XII. Les officiers démissionnaires, même après la publication à l'ordre mentionnée en l'article précédent, n'en devront pas moins être porteurs d'un congé militaire, pour se rendre aux lieux qu'ils se proposent d'habiter ; ce congé fera mention de la démission.

Article XIII. Lesdits congés ne pourront être délivrés que lorsque les officiers démissionnaires auront remis tous les effets militaires, ainsi que les gratifications en avance qu'ils auraient touchées avant la campagne, sous peine de responsabilité réelle et pécuniaire contre les supérieurs signataires du congé.

Article XIV. Tout officier qui, après la publication du présent décret et pendant la guerre, donnera sa démission sans cause légitime, jugés, pour les officiers des corps, par les conseils d'administration, et pour les autres officiers par les cours martiales, ne pourra plus à l'avenir occuper aucun grade dans l'armée, ni obtenir aucun traitement ou pension à raison de ses services militaires.

 
 
Officier allemand tué dans sa fuite
 
Officier allemand abattu dans sa fuite