|
L’officier est indispensable à la bonne et efficace organisation d’une opération militaire sur terre, sur mer ou dans les airs. Ses caractéristiques varient cependant suivant les pays, c’est du moins ce qu’affirme un article publié en 1915, dans la revue française « La Science & la Vie » :
- « l’officier français, malgré une éducation bien supérieure à celle de l’officier allemand, partageait les nobles préjugés de ses hommes »
- « l’officier anglais est calme, méthodique, et son courage n’a d’égale que sa volonté »
- « l’officier russe, d’ailleurs, sait se faire comprendre du soldat, il l’intéresse en lui expliquant la raison et le but d’une manœuvre. Dur dans les exigences de la discipline, il est au fond l’ami et le père de ses subordonnés »
- « l’officier allemand est indispensable au soldat : privé de son chef, il est comme un navire sans boussole (…). Il ignore les initiatives personnelles, il ne sait qu’obéir »
Il ne faut pas oublier la forte propagande et le patriotisme encore émergents de la part des journaux français de l’époque, qui méprisent fortement l’armée ennemie. Les officiers, de tous pays qu’ils soient, ont toujours mené leurs hommes vers la mort ou la victoire. Ils ont pour but de diriger leurs unités, d’en prendre soin, de leur faire croire en eux et en une victoire possible. Il ne suffit pas de placer ses troupes, ses sections, ses compagnies ou ses divisions et d’aller au combat. Il faut penser à la valeur individuelle et au droit du soldat, le considérer à sa juste valeur, l’estimer : c’est là une étape indispensable à la réussite de l’opération commandée par l’officier. Ne dit-on pas qu’il faut croire en la victoire ? Pétain n’a-t-il pas préservé Verdun en donnant un soutient moral et physique à tous ces hommes qui mourraient inutilement, du fait de l’indifférence de certains officiers, comme l’indiquait Louis Barthas ?
Le manque d’humanité et le mépris à l’égard des « poilus » qui devaient se battre comme des bêtes (ou tu tuais, ou tu mourrais) a sans doute contribué à certaines défaites françaises. Le rôle d’un officier, qu’importent ses galons, n’est pas seulement d’accomplir la mission qui lui est donnée, mais aussi de croire aux capacités de ses hommes, après leur avoir au préalable donné les moyens d’avoir ces capacités. |
|
Le général de division Dubail décoré de la médaille militaire : le fruit de la victoire est pour l’officier… |
|